Quotidiennement, les médias distillent une image violente
de notre société.
Ces faits divers mis en scène alimentent donc un sentiment général
d'insécurité qui incite beau nombre de concitoyens à apprendre
les techniques de Self-défense.
Cette même self-défense doit permettre une réponse adaptée aux
situations d'agression diverses qui peuvent survenir.
Il faut en effet souligner que si les combats de rue n'ont pas
de règles définies, la personne agressée ne doit pas riposter
n'importe comment: la loi est là pour poser les gardes-fous:
Article 122-5 concernant
la légitime défense :
La loi nous enseigne ceci :
"N'est pas pénalement responsable la personne qui, devant
une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit,
dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime
défense d'elle-même ou d'autrui, sauf s'il y a disproportion entre
les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte."
On peut donc dire que n'est pas pénalement responsable la personne
qui, pour interrompre l'exécution d'un crime ou d'un délit contre
un bien, accomplit un acte de défense, autre qu'un homicide volontaire,
lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès
lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de
l'infraction.
L'attaque doit donc être :
INJUSTE : "
… une atteinte injustifiée… "
Lorsque " l'attaque " est commandée par la loi ou par l'autorité
légitime, cette attaque est considérée juste. Par exemple, un
policier chargé d'interpeller un voleur pourra faire usage de
la coercition (en cas de flagrant délit) si nécessaire. Le voleur
ne pourra pas se trouver en légitime-défense mais sera en situation
dite de rébellion.
REELLE : " …
gravité de l'atteinte… "
Ici, il est clair que l'agression doit être réelle. En aucun cas
on ne pourrait se retrouver en légitime-défense contre une personne
proférant des menaces verbales ou de la personne tenant une arme
mais qui reste inactive.
ACTUELLE : "
… accomplit … " = indicatif présent
Une victime qui retrouve son agresseur quelque temps après son
atteinte, et lui rend les coups, ne se trouve pas en légitime-défense.
Inversement, une personne qui violente un potentiel agresseur
par anticipation, n'est non plus en situation de légitime-défense.
La riposte doit être :
NECESSAIRE
: "…nécessité… "
Si la possibilité d'éviter le conflit est présent, la légitime-défense
ne sera pas retenue. En caricaturant, un champion d'athlétisme,
face à un agresseur obèse, ayant la possibilité de prendre la
fuite, porte des coups ne sera pas en légitime défense.
SIMULTANEE
: " dans le même temps, "
(Cf L'attaque doit être actuelle)
PROPORTIONNEE
: " …sauf s'il y a disproportion… "
Il est évident que l'on ne tue pas quelqu'un d'un coup de couteau
si cette personne a tenté de vous gifler.
En conclusion
Le fait de pratiquer un sport de self-défense implique de bien
connaître ces points essentiels et de bien se rappeler que nul
ne peut se faire justice soi-même! La justice est seule habilitée
à juger du bien fondé de votre riposte et demandera aux pratiquants
de savoir se contrôler face à une agression...
Article rédigé avec la participation de Johann
Delacressonniere.
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