Katas |
Quel est l'intérêt des katas, ces séries de mouvements
codifiés seul ou à plusieurs ?
On peut les résumer à une mémoire technique. Je les ai classé
en deux catégories afin d'en faciliter l'aspect pédagogique :
les applications en combats et des exercices d'apprentissages.
Exemples d'applications en combats :
- études des blocages, des frappes, des enchaînements, etc...
- l'envoie de la puissance,
- en combats sportifs contre un partenaire (études des déplacements,
de la tactique, des feintes ...)
- en combats contre plusieurs adversaires,
- mettre en pratique le principe même du Yoseikan Budo à savoir
l'application d'un mouvement de corps, à une frappe, un dégagement,
une clef, une projection ou une coupe avec arme, etc...
Exemples d'exercices d'apprentissages :
Je mets dans cette partie toutes les pratiques, les éducatifs
qui n'ont pas un rapport visible ou perceptible (au premier abord)
avec le combat.
- la concentration,
- coordination corporelle, musculaire,
- la décontraction,
- l'équilibre,
- recherche d'un mouvement juste,
- imagination, la visualisation d'un partenaire,
- renforcer ses propres sensations corporelles,
- travail énergétique, etc...
Le travail du kata me semble essentiel pour le Yoseikan Budoka.
Se contenter de compétitions, nous enferme dans une sorte de jeu
où il très facile de s'illusionner, de se leurrer. L'exercice
du kata impose un regard sur nous même, la moindre faute ne passe
pas inaperçue, elle attaque notre amour propre. On se sent parfois
ridicule en train de "gesticuler" seul devant un public ou lorsque
l'on est mal habile dans l'exécution un coup de pied par exemple.
Quand le mouvement n'est pas compris ou n'est pas exécuté avec
une attitude juste on se sent parfois si grotesque que l'on rejette
ce genre d'exercice.
Parallèlement, le kata seul ne permettant pas de sentir le timing,
les faiblesses, le poids d'un adversaire ..., peut également nous
cloîtrer dans un exercice théâtral, dans une pratique purement
gymnique, sans aucune logique de combat. De la même manière on
se sent parfois inefficace, impuissant devant un partenaire (ou
un adversaire). Quand, par exemple, les réflexes de combat ne
sont pas assimilés ou simplement quand la peur nous paralyse devant
toute confrontation physique et bien là aussi on refuse tous combats,
toutes activités d'opposition.
Finalement il est en général nécessaire d'avoir une pratique
globale qui permet d'avancer, de progresser. N'oublions pas que
le Yoseikan Budo est art un martial sans pour autant négliger
la signification du terme Budo.
En Yoseikan-Budo, la pratique, l'étude du kata se fait d'abord
par les applications en combat. Contre un ou plusieurs adversaires,
avec ou sans arme. Ainsi le geste est immédiatement représenté
par une application concrète, ce qui évite une pratique gymnique
du kata sans aucune vision du combat. C'est une pédagogie d'étude
développée depuis bien longtemps, par le Maître Hiroo Mochizuki.
Un avantage à ce système d'enseignement : la compétition n'est
pas nécessaire pour comprendre le combat. Cette dernière développe
beaucoup de qualités mais, elle est toujours restrictive. La compétition
ne me paraît pas obligatoire si la pratique est sincère (tout
est là, la difficulté !). Je ne me lance pas dans un débat " Pour
ou contre la compétition " qui ne me semble pas avoir lieu d'être,
puisque tout dépend de ce que l'on recherche.
Comme on le dit souvent " La compétition n'est qu'un passage ".
Bonne pratique!
Franck Vanderbrecht
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