« Un artiste s’entraînait avec un fouet de 8 mètres de long
au bout duquel était attaché un couteau. Il essayait de planter
ce dernier dans un arbre qui lui faisait face. L’arbre était épais
et solide, et si quelqu’un avait essayé d’y planter un couteau
à la main, il n'aurait pénétré l’écorce que de quelques millimètres.
Mais à ma grande surprise l’artiste, lui, planta son couteau sur
plusieurs centimètres. A tel point qu’il lui fut difficile de
le retirer.
A la suite de cette troublante expérience, j’ai essayé d’imiter
le mouvement de vague produit par le corps de l’artiste pour lancer
son fouet. Puis, je me mis à appliquer ce mouvement ondulatoire
sur un coup de poing. Ayant obtenu des résultats intéressants,
je décidai de réitérer l’expérience à l’aide d’instruments de
mesures à l’INSEP (Institut National du Sport et de l’Education
Physique de Paris).
Les ceintures noires de Karaté présent ont obtenu, dans le meilleur
des cas :
- 300 Kg de pression à l’aide d’un coup de poing « classique
»,
- 600 Kg de pression à l’aide d’un coup de pied « classique ».
Alors qu’avec l’utilisation du mouvement ondulatoire que je qualifiais
d’onde de choc, j’ai obtenu :
- 750 Kg de pression à l’aide d’un coup de poing,
- 1200 Kg de pression à l’aide d’un coup de pied.
Cette étude m’a incité à essayer ce principe avec les projections
de Judo et d’Aïkido, ainsi qu’avec les armes du Kobudo.
J’ai ainsi été amené à découvrir que les atémis (coups de pieds
et poings), les projections, les clés (torsions articulaires)
et les armes peuvent devenir étroitement liés par ce principe
d’onde de choc. En effet, à partir d’un même mouvement ondulatoire,
on peut développer des centaines de techniques différentes. Il
n’est donc pas nécessaire de travailler les arts martiaux séparément.
Mon expérience m’a d’ailleurs appris que l’entraînement aux projections
développe la puissance des atémis, que les atémis développent
la vitesse des techniques d’armes et de projections.
Le mouvement ondulatoire permet ainsi d’étudier tous les arts
martiaux en même temps.
On trouve le fondement de toutes les techniques d’arts martiaux
dans le Kata de Yoseikan Budo : « TANTO HAPPO ».
Ce kata contient les huit mouvements de base du lancement de
l’onde de choc. Ces mouvements sont exploitables à l’infini dans
les arts martiaux comme dans le sport.
En conséquence, le YOSEIKAN BUDO n’est pas une synthèse de différentes
disciplines, mais bien un art martial basé sur un principe : l’onde
de choc, laquelle permet de développer diverses techniques. C’est
donc une méthode à part entière. »
Hiroo Mochizuki
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